Votre objectif est de décupler la capacité de production à Gray I. Comment ce résultat sera-t-il atteint ?
En effet, à l’issue de la totalité des phases de création de nouvelles capacités, à Gray I mais aussi à Dijon, nous serons capables de réaliser 6 millions d’unités, contre 600 000 aujourd’hui. Nous sommes bien dans un facteur 10. Ce résultat sera atteint en jouant sur 4 leviers, aux effets cumulatifs :
- L’augmentation du nombre de machines disponibles
- L’amélioration de la productivité des équipements, les nouvelles lignes installées bénéficiant du retour d’expérience de la première génération
- Le recrutement de nouveaux opérateurs, avec un effectif cible de 120 personnes en pyrotechnie et 50 personnes à la trempe thermique
- Le quatrième levier, l’intensification de la production, est déjà actionné, puisque nous sommes passés en 3 équipes 5 jours sur 7.
La deuxième génération de machines de production est inspirée des contributions de nos équipes et du savoir-faire de nos équipementiers partenaires. Le gain de productivité induit par ces nouvelles machines est significatif. Les tests en cours témoignent d’un véritable saut technologique, avec des machines plus simples, plus fiables et plus rapides. Ajouter une nouvelle ligne à la première représente donc bien d’avantage qu’un doublement de capacité !
J’ajoute que notre montée en puissance induit d’elle-même des gains de productivité. Par exemple, le besoin de documenter intensivement chaque lot produit aujourd’hui, inhérent aux dossiers d’enregistrements, va se rationaliser pour la production de série. Nous allons considérablement gagner en fluidité à produire en continu.
Pour autant, des défis restent à surmonter ! Il faut déménager des machines sans affecter les engagements contractuels et recruter de nouveaux opérateurs, dans un contexte de tension sur les disponibilités de main d’œuvre.
C’est vrai. Pour le déménagement, nous savons que nous allons perdre 3 mois de production, entre démontage, remontage et requalification. C’est pourquoi nous mettons, dès maintenant, les bouchées doubles pour disposer en stock de suffisamment d’actionneurs et de générateurs. Nous jouons sur une totale flexibilité des équipes actuelles, sans nous interdire de recourir ponctuellement au travail le week-end, pour arriver à ce résultat. Ainsi, nous ne prenons aucun risque de rupture par rapport à nos promesses de livraisons de l’année en cours.
En parallèle, nous avons lancé une campagne d’embauche et de formation de nouveaux opérateurs. Avec Pôle Emploi, nous mettons en œuvre une méthodologie de recrutement par simulation. Le principe est de ne considérer que la capacité des personnes à effectuer les tâches concrètes auxquelles nous les destinons. Ces mises en situations pratiques, donnent de très bons résultats. Cette méthode a l’avantage d’ouvrir très largement le champ des possibles, évitant ainsi la plupart des critères bloquants en situation de tension sur l’emploi. Mais aussi de mieux garantir l’intégration des personnes nouvellement embauchées.
Un mot sur Dijon, qui a besoin également d’une hausse de capacité...
Le potentiel actuel du site de Dijon, consacré aux opérations en salle blanche, est d’un million de tubes traités dans l’année. Nous n’avons donc pas de pression particulière aujourd’hui. Pour autant, nous avons lancé les études pour bâtir une nouvelle salle blanche de façon à répondre demain à la cadence imprimée à Arc-lès-Gray.
Au demeurant, pour répondre à d’éventuels pics de besoins, nous pouvons faire fonctionner les installations avec davantage d’opérateurs, et aller même jusqu’à une production sur 7 jours et 24 heures sur 24. Sans parler de l’amélioration continue de nos équipements actuels, qui bénéficient de mises à jour régulières de la part de nos fournisseurs.