Que fait-on à Dijon ?
Nous nous appuyons sur des procédés qui relèvent de l’étuvage et de l’autoclavage. Notre salle blanche accueille trois étapes du processus de production de Crossject, qui toutes trois concernent le tube destiné à contenir le principe actif. Le siliconage, l’apyrogénisation et la stérilisation.
Le siliconage du tube est un traitement de surface qui permet de maximiser la vitesse d’éjection du médicament. Les deux autres étapes consistent à sécuriser le tube. L’apyrogénisation vise à éliminer tout facteur de fièvre et l’objectif de la stérilisation est bien sûr de détruire tout germe éventuellement présent dans le tube.
Comment la production effectuée à Dijon s’insère-t-elle dans le système global de production ?
Nous recevons les tubes de Gray. Nous les livrons chez Cenexi.
Mon expérience en amélioration continue me conduit à accompagner dans ce domaine les équipes de Gray sur certains projets d’amélioration. Certaines réflexions concernent évidemment les deux sites.
Quel est votre périmètre de responsabilité ?
Je dirige à Dijon une petite équipe composée de trois opérateurs de production et d’un technicien. Cette équipe est appelée à s’étoffer pour accompagner la montée en cadence de la production.
D’une capacité validée de 500 000 pièces aujourd’hui, nous avons pour mission de passer à 1 million très rapidement puis à 7 millions de tubes traités à Dijon à l’étape suivante.
Quelle est votre actualité ?
La première étape, qui consiste à doubler la production actuelle à équipements et effectifs constants, est très avancée.
Nous sommes désormais plutôt mobilisés sur la deuxième étape de notre montée en puissance, qui implique elle la mise en place de nouvelles installations.
Quels sont vos challenges ? Pourquoi ?
Notre gros projet est d’implanter à Dijon une nouvelle salle blanche de 100 m2, soit le double de l’emprise actuelle. Cet aménagement nécessite de réaménager complètement une partie des locaux.
En termes de productivité, l’enjeu est de taille puisqu’il s’agit de réaliser à terme 7 millions de tubes dans deux espaces cumulant 150 m2 quand nous sommes aujourd’hui en capacité de traiter 500 000 tubes dans un espace de 50 m2.
Notre réflexion porte à la fois sur l’organisation de la production et sur l’amélioration des équipements. Côté organisation, nous avons prévu de passer d’un fonctionnement en deux équipes 5 jours par semaine à un fonctionnement en 5 équipes, 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24.
Ce qui implique de faire passer l’effectif à une quinzaine de personnes. Ce qui correspond au passage à mon expérience précédente.
À quels résultats reconnaitrez-vous 2022 comme une année réussie ?
Concernant le chantier d’optimisation de l’existant, je dirais que le job est fait. D’une part, et c’était évidemment le pré-requis, le process est validé. Les 3 lots que nous avons traités nous ont permis de démontrer notre capacité à atteindre les objectifs, en quantité et en qualité.
Nous avons identifié deux leviers pour doubler la cadence, c’est-à-dire passer d’une capacité de traitement d’un lot par semaine à une capacité de deux lots par semaine, sachant qu’un lot équivaut à entre 8 000 et 10 000 tubes.
Pour passer à 2 lots par semaine, il nous faut augmenter le nombre de tubes traités en même temps dans la machine, à savoir passer de 42 à 56 tubes par cycle. Un nouveau design de la machine, en cours de finalisation chez notre fournisseur, permettra ce gain de 33 %. L’autre défi est de réduire l’étape d’apyrogénisation, qui est aujourd’hui notre goulot d’étranglement. Nous avons bon espoir de passer de 7 heures à 4 heures, sans bien sûr sacrifier la qualité de l’opération.
Quant au chantier d’aménagement, nous avons achevé l’étude de faisabilité. Avec mon équipe, nous avons pu boucler le projet et transmettre à la Direction tous les éléments pour décider de lancer les travaux.
Un travail d’équipe !
La production, c’est intéressant car c’est concret. Mais l’excellence opérationnelle, c’est très valorisant. Il s’agit de faire grandir l’équipe, d’exciter sa curiosité, de trouver des solutions collectivement. Parfois même d’arriver à faire des merveilles en réfléchissant à plusieurs. J’ai la chance de pouvoir m’appuyer sur une équipe stable, autonome, dont les jalons de montée en cadence sont toujours atteints conformément au calendrier.
Le chiffre dont je suis la plus fière est 7 comme 7 millions de tubes traités en une année : c’est mon fil rouge des 2 années à venir.